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La guerre de 1914 -1918

par Emmanuel Saint-Mars

Voir l'image en grand Les cavaliers conduisent un train d’artillerie, pris aux Allemands et exposé comme trophée de guerre derrières la gare de Troyes.En ce début d'année 1914, l'inquiétude était grande à Troyes comme dans l'ensemble des communes de France.

La guerre souvent évoquée, redoutée, paraissait désormais inévitable.

Les dirigeants politiques et les chefs militaires croyaient en un conflit court et victorieux devant faire place à une paix durable...

Le 1er août, en fin d'après-midi, le tocsin résonna dans la ville annonçant la mobilisation générale pour le 2 août à minuit. Toute la ville s'émaillait des taches blanches des affiches rehaussées des deux drapeaux tricolores. Les Troyens se rassemblèrent devant l'Hôtel de Ville.

Le 3 août l'Allemagne déclarait la guerre. Immédiatement la France réagissait engageant une offensive militaire porteuse d'espoir. Très vite brisée la retraite suivit, difficile, coûteuse en moyens matériels et humains. La défaite tomba plus fulgurante encore qu'en 1870.

Paris menacée, Troyes également, l'ennemi souhaitait en effet s'assurer dans les meilleurs délais la maîtrise de la ligne ferroviaire de Belfort et notamment de la gare de Troyes, tête de nombreuses lignes. Dès les premiers jours de septembre régna la confusion renforcée par l'inquiétude de l'occupation allemande. Face au désarroi les autorités militaires demandèrent aux responsables de la Ville d'ordonner par arrêté municipal l'évacuation de tous les réfugiés. Elles redoutaient que cette présence déstabilisante n'entamât le moral des soldats et des civils sur place. Convaincus que la ville serait sans défense, ces derniers commencèrent également leur exode. Le 8 septembre au matin les Allemands occupèrent Mailly ; le bruit du canon parvint jusqu'à Troyes : 44 km séparaient désormais le chef-lieu du département de l'avancée ennemie.

Dès le 2 septembre, le général Joffre, commandant en chef, déplaça son grand quartier général de Vitry-le-François à Bar-sur-Aube à 53 km à l'est de Troyes. Il fixa alors une limite extrême de recul des troupes françaises à 28 km au point nord le plus proche de Troyes : la ligne Pont-sur-Yonne, Nogent-sur-Seine, Arcis-sur-Aube, et Joinville.

Joffre parachevait les préparatifs du combat. Il regroupa et positionna la totalité de ses divisions en fonction cette ligne. La bataille de la Marne se dessinait.

L'armée française, soutenue par l'armée anglaise du maréchal French et grâce à l'alliance Franco-Russe, remporta alors une victoire décisive pour l'avenir de ce premier conflit mondial.

Troyes évitait ainsi l'occupation allemande. Elle devint la première grande ville de l'arrière avec toutes les conséquences sur la vie quotidienne du chef-lieu du département.