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Portrait André Louis ANTOINE

Le 21 décembre 1893, au 10 rue des Guillemet, FRICHER Marie Louise Hélène donne naissance à un garçon qu’elle baptise André Louis. Mère célibataire, elle épouse en août 1895, ANTOINE Augustin Léon, reconnaissant ainsi André Louis qui prend alors le nom de son père. Ainé d’une fratrie de six enfants, à dix-sept ans il travaille, comme ses parents, dans le secteur de la bonneterie. En 1913, la famille quitte la rue des Guillemets pour s’installer au 7 rue Breslay.

Lorsque la guerre éclate, ANTOINE André, âgé de vingt-ans, est affecté au 1er Bataillon de Chasseurs à Pied (1er B.C.P.). Bien connue des Troyens, cette unité a été cantonnée à la caserne de Beurnonville durant quatorze ans (entre mai 1899 et septembre 1913) avec à sa tête le célèbre Colonel Emile DRIANT. En 1914, les chasseurs du 1er B.C.P.  sont en garnison à Senones (Vosges), sous les ordres du Commandant Georges TABOUIS.

Les 1er, 3e, 10e et 31e B.C.P. forment ensemble la 86e Brigade d’Infanterie, dite Brigade Bleue, et constituent avec la 85e Brigade d’Infanterie la 43e Division d’Infanterie. Chaque Bataillon est constitué de six Compagnies et  de deux Section de Mitrailleuses.

Durant les deux premières années du conflit, le 1er Bataillon de Chasseurs à Pied sera engagé dans de nombreuses batailles, dans les Vosges, en Champagne, en Artois puis dans la Meuse. Le Bataillon subit de lourdes pertes lors de la bataille de Verdun.

Le 7 mars 1916, le 1er B.C.P. est convoyé en automobile le long de la Voie Sacrée depuis Génicourt-sous-Condé (Meuse) jusqu’à la sortie Sud-Est de Verdun. Il se déplace ensuite à l’Est de la ville pour s’installer dans des péniches amarrées le long du canal de la Meuse, près d’Haudainville. Deux jours plus tard, le Bataillon prend la direction de la zone des combats. Il rejoint d’abord le ravin du Tillat, au Nord de Belrupt-en-Verdunois, où il occupe les abris laissés libres par le 71e Régiment d’Infanterie Territoriale avant de se porter vers l’Est, jusqu’au fort de Tavannes, qu’il atteint le 10 mars. Le lendemain, les 2e et 6e Compagnies sont détachées auprès de la 49e Brigade d’Infanterie et subissent des tirs d’artilleries alors qu’elles font mouvement. Le 12, les Compagnies restées au fort montent au feu. Les 1ère, 3e et 4e Compagnies sont envoyées occuper le ravin des Carrières, le long de la lisière Sud-Est du bois du Chapitre, au Sud-Ouest du fort de Vaux, tandis que la 5e Compagnie se dirige vers la redoute de Vaux. A partir du 15 mars, toutes les Compagnies se regroupent au ravin des Carrières dans l’attente de la relève. Celle-ci s’effectue dans la nuit du 16 au 17, sous de violents bombardements. Le 17 au matin, le Bataillon se retire vers le Sud et occupe les tranchées creusées au Sud-Est du fort de Souville. Trois jours plus tard, les chasseurs sont relevés par les hommes du 279e Régiment d’Infanterie et repartent vers l’arrière. En sept jours, les tirs d’artillerie allemands auront causés dix morts blessés soixante-treize hommes.

A partir du 20 mars, les hommes se reposent dans les faubourgs de Verdun puis, le 30 au soir, l’ordre est donné de se mettre en marche vers le fort de Vaux. A son départ, le Bataillon compte mille trois hommes de troupes, vingt-deux officiers et huit mitrailleuses.

Dans la nuit du 30 au 31 mars, le Bataillon relève les hommes du 97e Régiment d’Infanterie dans les tranchées creusées au Nord de Vaux-Devant-Damloup et l’étang de Vaux. La même nuit, à partir de 4h, l’artillerie allemande bombarde le secteur avec une violence croissante. A 9h, le bombardement est tel que toutes les lignes de communications avec l’arrière sont rompues. A midi, une bonne partie des défenseurs ont été ensevelis dans leurs tranchées puis, un peu avant 16h, les troupes allemandes montent à l’assaut des positions tenues par le 1er B.C.P.. La lutte s’engage et dure jusque tard dans la nuit. Les chasseurs, dont le nombre a été largement diminués par les obus, sont forcés de battre en retraite. Les pertes sont telles que dès la nuit du 2 au 3 avril, le 1er Bataillon de Chasseurs à Pied est relevé et se replie vers Verdun.

Le Bataillon a perdu trois-cent-soixante-quinze hommes et compte pas moins de cent-trente blessés, soit près de la moitié de ses effectifs. Parmi eux, le chasseur ANTOINE Louis André est porté disparu. Il faut attendre un jugement du 26 mai 1921 rendu par le tribunal civil de Troyes pour que le décès soit officiellement constaté et daté au 31 mars 1916.

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